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acquis, même dans le monde scientifique étranger, une grande autorité. »Le célèbre Gahn», »le Wollaston du Nord» sont des expressions qui lui furent fréquemment appliquées, et les savants étrangers qui visitaient la Suède faisaient volontiers un détour pour aller voir son laboratoire. Il est assez surprenant dans ces conditions que les publications qu'il a laissées soient aussi restreintes comme nombre et comme intérêt scientifique. Mais il était de ces savants qui agissent plus volontiers par la parole que par la plume. Les enseignements de sa profonde expérience prenaient de préférence la forme de «conversations familières» et par là, il rappelle dans une certaine mesure les philosophes de l'antiquité. On l'a d'ailleurs à ce point de vue comparé à Socrate qui, lui non plus, ne laissa aucun ouvrage écrit, mais dont les conversations ont formé un Platon et un Xénophon. Ce qui est certain, c'est qu'aucun savant contemporain n'a laissé dans l'esprit de Berzelius une empreinte aussi profonde que Gahn, empreinte qu'une recherche attentive permet de retrouver dans bien des œuvres du grand chimiste suédois.

A propos de ses recherches minéralogiques, Berzelius nous a laissé, dans ses notes autobiographiques, un portrait charmant et sans nul doute très ressemblant de son vénéré maître et ami. »Gahn, dit-il, qui avait déjà plus de 70 ans, suivait cependant ces recherches avec une ardeur juvénile. Il m'apprit à me servir du chalumeau qu'il maniait avec la plus grande habileté, et qui est devenu, depuis que Gahn en a établi les applications dans les études de microchimie, un instrument indispensable aussi bien en chimie analytique qu'en minéralogie. Gahn avait en outre imaginé, pour son usage personnel, une foule d'appareils de chimie très simples qui ne furent jamais décrits et qui, par suite, sont restés ignoré$. Je les ai depuis reproduits et décrits dans mon traité et ils se trouvent actuellement dans la plupart des laboratoires. Combien je regrette de n'avoir pas connu plus tôt cet homme étrange et excellent, qui, au soir de sa vie, avait gardé un zèle ardent pour le progrès scientifique, accomplissant